Czardas en fraude
|
Texte écrit en 1966,
publié dans la revue 'Synchro' n°45 et dans "Vingt ans à l'envers"
| ||
|
il n'y a pas si loin de ta maison jusqu'à la route petite fille pourquoi n'y viendrais tu pas |
| |
et le vent était si lointain et la plaine si sèche que l'on n'aurait pas pu entendre un orage craquer | |||
ce n'est pas si souvent que les blés sont dorés ce n'est pas un moment pour se plaire à mourir | |||
et les tziganes sont partis pour un temps indéterminé sur la route
petite fille | |||
mais le vent était si près et le soir si prochain que les chevaux s'agitaient dans l'enclos |
|||
ce n'est pas si souvent que la terre va boire et ce n'est pas un jour pour désirer pleurer
mais les tziganes s'en reviennent | |||
sur la route petite fille pourquoi n'irions nous pas | |||
voilà que leur chanson traverse la plaine portée par un vent qui vient de la Tisza | |||
j'ai volé un cheval à Debrecen et déjà les soldats sont sur moi quand ils me tiendront tout près de la ville quand ils me tiendront je ferai éclater ma veste et sortira un couteau à quatre lames ou bien un violon un violon à quatre cordes et du mi je ferai un lasso est-ce déjà que tu les entends petite fille |
|||
à la porte de Debrecen il y a deux routes et quatre chemins l'une mène aux blés quand les tziganes sont venus |
|||
moi j'étais à la taverne et je buvais encore et toi petite fille tu dormais dans les blés |
|||
mais le vent t'a emmenée et l'orage t'a passée par dessus la frontière. |