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Poèmes Personnels

 

 

 

Omphale


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Ma fille
la mal aimée
toi qui ressemble trop
à une autre que l'on a connue

Pourtant il y aurait pu y avoir
tant d'amour
pour toi dans cette maison
si j'avais pris le temps
de t'y laisser rêver
si l'on avait pris le vent
pour s'écouter ...
être bien
si j'avais seulement su
te regarder

Ma fille
ma tant aimée
à l'instant où tu pars
au moment où je sais que tu ne viendras plus

Je songe à un amour quelque part
dans le monde
qui te ressemble tant
qui lui ressemble enfin
seulement quand tu t'en vas

On ne sait jamais bien le prix du temps, du jour,
des petites choses, des mots qu'on ne dit plus
ou pas ...

Ma petite fille
oh mon amour
tu me deviens plus chère
que tous les autres
en ce moment
peut être seulement
parce que tu t'en vas

Pourtant tous ces mots d'homme un peu fatigué
tu ne les comprends pas
tu es une petite chatte
une vraie avec quatre pattes
symbole vivant de mes refus
robe crème

Et toi
au moins ne te rappelle pas
celui là
qui t'a vendue comme tous ses amours
et ses souvenirs
et qui reste là
lui, la vraie bête à boire
bêtement dans le soir
en pensant à lui qu'il n'aime déjà plus.

Mais toi ... je t'offre toutes ces étoiles,
ma petite princesse
et trois jasmins pour toute ta vie
et moi, enfin, je filerai
le Temps,
le dernier de mes travaux,
Omphale ...

Oct. 78