Le Strapontin
|
| ||
|
Voyez-vous ...
... en France c'est un théâtre à l'italienne
Je me suis installé au premier Je songe à celle qui vend du rêve Madame Madeleine oui c'est son nom |
|
|
|
Je suis assis sur le strapontin 1019 bis et je regarde votre loge messieurs les maires songeant aux Césars dans l'arène à Barabbas à Spartacus aux gladiateurs et puis aux lions ! - Qui t'a fait roi ? (c'est un acteur qui parle) L'Empereur a mis le pouce en bas -pollice verso- - C'était un beau combat ! Le lieutenant Péguy rêve aux blés de la Beauce et tombe devant Paris. On applaudit. Et le képi de Foch vole dans la galerie. Les yeux bleus de Pétain brillent aux projecteurs la moustache de Joffre a pris feu - Feuer ! Au premier rang le kaiser boit de la quetsche à la bouteille. Un paquet d'hommes en sueur sont perdus dans la boue marmites et trous d'obus bidons gamelles cambuse ... - Recommencez ! C'est rien : c'est du théâtre ! J'entends Callas chanter "Casta
Diva" La scène s'éclaire et tout se tait |
|
|
|
Je lorgne un peu de biais vers un strapontin clos et je songe à l'offrir au môme de l'Assistance tombé voici longtemps dans la "Grande Illusion". Il disait étendu sur son champ de douleur - Vous direz que je suis perdu dans un grand champ de bataille comme un jour on m'a trouvé dans la rue ... (Toutes mes nuits de travail, gamin, je te les offre ne serait-ce qu'à cause de mon nom). Fini Verdun Juin 86 - Paris Mai 87 |
|