En attendant les hirondelles
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Depuis "la maison des souffrances", Philippe s'évade, revisite ses
jeunes années et reparcourt les points marquants de sa vie.
La collision entre l'univers intime du poète et l'univers
hospitalier nous donne un texte plein d'humour, de dérision et de
réflexion sur sa vie.
A travers les références poétiques, musicales ou picturales, les
anecdotes ou les aphorismes, Philippe nous dit au-revoir à sa
manière.
Quelques extraits ci-dessous :
Le début
J'ai été idiot de naître. Je ne le voulais pas. Mais bon, ma nature de timide fut la plus forte. J'ai toujours craint de déplaire. Alors j'ai obtempéré au forceps, le crâne dans les cuillères. Dans son absence de contraction utérine ma mère m'avait donné raison. Sans doute, peut-être.
Pourtant je savais tout de ce monde. Il n'y avait même pas besoin d'avoir les yeux ouverts pour voir. Elle sentait la mort leur terre, et j'ai hurlé mon dégoût. Habitués qu'ils étaient à entendre vagir ils ont ri. Toute ma vie j'ai dû entendre les rires goguenards des contents-d'être.
La fin
J'avais été idiot de naître. J'allais être stupide de me prêter à une mort lente. A la désintégration quotidienne de mon petit univers par bribes de pensées en dislocation.
Malgré toutes mes bonnes résolutions, incapable d'oser. Comme d'habitude timide et craintif espérant toujours et jusque au dernier instant le magique ou le merveilleux.
Oui je m'en souviendrai de ces dernières semaines d'horreur. Mais d'ailleurs où aurais-je donc le loisir d'y songer?
"La Source" - 2004...2005.